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Le soleil est couché mais il fait encore clair avant la nuit noire. C’est l’heure suspendue, entre chien et loup, le moment que l’on appelle « l’heure bleue » ou « crépuscule civil ». Ce sont quelques dizaines de minutes pendant lesquelles la lumière est douce et teintée de bleu. Des ambiances très inspirantes pour de nombreux artistes peintres et photographes. L’heure bleue existe aussi le matin, avant le lever du soleil. Voici quelques conseils et astuces pour réussir vos photos à l’heure bleue.

Anticipez l’heure bleue !

L’heure bleue, contrairement à ce que l’on pourrait penser ne dure pas une heure pleine, mais plutôt entre 15 et 20 minutes. Elle apparaît deux fois par jour. Une première fois juste avant l’aube et une nouvelle fois après le crépuscule. Elle suit ou précède tout simplement l‘heure dorée. Vous pourrez ainsi prévoir une sortie photo englobant ces deux moments. Des applications permettent de connaître les horaires de l’heure bleue. Elle varie selon la saison, bien entendu, en fonction des heures de lever et coucher de soleil. Elle varie aussi votre position géographique et la direction dans laquelle vous regardez pour faire vos prises de vues : le soir, l’Ouest est éclairé plus tard alors que l’Est est plus sombre plus rapidement. Il est donc important de connaître les horaires pour être en place au bon moment !

Repérez les lieux

 L’heure bleue n’apparaît que pour quelques dizaines de minutes et change rapidement. Le créneau disponible pour réaliser des images est donc très bref. Il faut pouvoir être prêt au bon moment. S’il vous faut déjà minutes pour rejoindre votre point de vue et encore quelques minutes pour préparer votre matériel, il sera probablement trop tard lorsque vous appuierez sur le déclencheur. Le ciel risque de ne plus avoir la couleur bleue limpide que nous recherchons. Pour éviter toute déconvenue, faites un repérage et soyez présent sur le terrain une demi-heure avant le début de l’heure bleue. Repérez les lieux, les accès et les angles de vues que vous souhaitez photographier. Le jour J, vous irez alors très vite !

Choisissez les bons sujets !

Même s’il n’existe aucune règle quant aux sujets à photographier durant l’heure bleue, gardez à l’esprit que les conditions de lumière sont considérées durant l’heure bleue comme difficiles dans le sens où il s’agit d’une faible lumière. Il faudra donc des temps de pose assez longs. Qui dit pose longue dit sujet immobile… ou sujet fou. La pratique du portrait, par exemple, peut s’avérer compliquée durant l’heure bleue à cause des flous de bougé. En revanche, les paysages sont particulièrement adaptés à l’heure bleue, notamment les paysages urbains qui, grâce aux lumières des rues et bâtiments, vont faire apparaître un contraste intéressant sur les images. Les plans d’eau, rivières, lacs et mers sont également de très bons sujets puisqu’une pause longue va permettre de créer des effets de mouvement très esthétiques et très doux sur les clichés.

Préparez votre matériel photo

Vous avez probablement deviné que l’outil indispensable pour partir sur les traces de l’heure bleue est le trépied ! Sans lui, impossible de s’assurer une photo parfaitement nette durant les poses. En termes d’objectif, tout est possible et cela dépend du cadrage souhaité. On peut tout de même dire que les images se font en grand majorité au grand angle pour des paysages qu’ils soient urbains ou dans la nature. Il est conseillé de s’entraîner à installer l’appareil photo sur le trépied à la maison avant d’être en situation. Quand on est sur place, dans la pénombre et avec peu de temps pour réaliser ses images, il faut être rapide et ne pas hésiter ou se demander comment fonctionne le trépied !

 Evitez le flou de bouger

 Si vous avez un boîtier reflex, commencez par relever le miroir de votre appareil (fonction dans le menu), qui peut provoquer des vibrations et des flous sur vos clichés durant les poses longues. On peut utiliser une télécommande filaire ou à infrarouge pour déclencher son appareil à distance et éviter toute vibration. On peut sinon activer le retardateur.

Réglez les paramètres de prise de vue

Passez en mode manuel pour faire vos réglages et activez le mode live-view pour visualiser confortablement l’image sur l’écran LCD au dos du boîtier. Commencez par régler des ISO le plus bas possible (100 ISO). Sélectionnez une ouverture suffisante pour vous assurer une plage de netteté sur l’ensemble du cadrage et choisissez un temps de pose relativement long pour capturer assez de lumière et vous assurer une bonne exposition. L’écran live-view permet généralement de voir en direct l’effet obtenu en terme de luminosité, ce qui facilite grandement les choix ! Si ce n’est pas le cas, il faut faire des essais et ajuster les réglages en fonction du résultat.

Évitez les modes semi-automatiques qui vont être biaisés par le faible environnement lumineux et vont avoir tendance à surexposer les clichés. Une fois le couple vitesse/diaphragme trouvé, vous pouvez réaliser plusieurs images sans changer les réglages. Mais continuez toujours à vérifier vos photos après la prise de vue. La luminosité ambiante change chaque minute et il faudra donc adapter le réglage de la vitesse au fur et à mesure : en allongeant le temps de pose le soir et en le diminuant le matin avec l’approche du lever de soleil.

Pensez à la mise au point !

Il est possible que l’autofocus soit en difficulté face au manque de lumière. Vous pouvez tenter la mise au point via l’écran tactile LCD. Si les collimateurs de mise au point n’arrivent pas à fonctionner à cause des faibles contrastes, il faut passer en mise au point manuelle. Dans ce cas, faites le point sur votre sujet en tournant la bague de l’objectif. Pour les paysages, vous pouvez réaliser la mise au point sur l’infini pour plus de praticité. Attention à ne pas tourner la bague au maximum et à bien vous arrêter sur le symbole « infini », souvent placé quelques millimètres avant la butée. Enfin, si votre objectif est équipé d’une stabilisation optique, désactivez-là.

Jouez avec la sensibilité

Dans certains cas, les qualités optiques de votre objectif, ou le rendu escompté sur votre photo ne vous permettent pas de trouver un couple ouverture/vitesse suffisant pour obtenir une bonne photographie. Dans ces cas-là, vous pouvez faire intervenir la sensibilité ISO de votre appareil. Ainsi, vous pourrez l’augmenter pour obtenir un meilleur équilibre dans l’exposition générale de l’image. Attention cependant à ne pas trop monter dans vos valeurs ISO, car souvenez-vous que plus on augmente, plus le risque de voir apparaître du bruit sur sa photo est grand !

Utilisez le ciel

Une fois les réglages effectués, il ne manque plus qu’à faire appel à votre œil de photographe pour composer vos clichés. Durant l’heure bleue, les règles classiques de composition s’appliquent, notamment celles que vous avez l’habitude d’utiliser pour la photographie de paysage et la photographie urbaine. On gardera quand même à l’esprit que le ciel occupe une place importante dans la réalisation des photos durant l’heure bleue. Enfin, les lumières, les lignes, l’architecture, les reflets sont autant d’éléments à utiliser pour donner de la force à l’image !

Pour aller plus loin …

Vous avez sûrement déjà pu apercevoir de superbes photos de bord de la mer, ou bien d’une rivière ou d’une cascade et sur laquelle l’eau coule et donne un effet filé. Il est généralement nécessaire de disposer de filtres neutre-gris pour pouvoir réaliser ce genre de clichés en pleine journée et même au crépuscule. Il existe cependant un moment précis durant la journée où aucun filtre n’est nécessaire pour obtenir de tels résultats : et oui, c’est bien l’heure bleue ! N’hésitez pas à vous amuser avec les textures de l’eau sur vos photos de paysages urbains ou en pleine nature, les résultats seront souvent d’une grande originalité !

Rendez-vous en Camargue pendant les stages photo « Hiver en Camargue » pour pratiquer la photographie urbaine à l’heure bleue !